Mon chemin : de l'isolement à la fraternité
- 25 juin
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Une vie d'aventure et de déconnexion
Ma vie a toujours été un mélange d'exploration et d'introspection. Ayant grandi à Ottawa, j'étais le garçon que tout le monde aimait – sportif et performant – mais qui passait souvent au second plan. J'ai déménagé en Chine au début de la vingtaine, en quête de moi-même, et j'y ai découvert un amour profond pour l'enseignement aux enfants et l'immersion dans différentes cultures. J'ai embrassé l'aventure, me sentant vivant, libre, et j'étais animé par un but.
Mais, derrière toutes ces aventures, persistait une lutte que je n'avais pas pleinement perçue. Revenir au Canada et entrer dans l'âge adulte m'apportaient responsabilités, stabilité et carrière – autant de choses qui semblaient s'opposer à la liberté que j'avais tant chérie. La vie dans la trentaine était différente. Il ne s'agissait plus de voyages ni d'aventures ; il s'agissait de remboursements hypothécaires, de difficultés professionnelles et de tentatives pour m'intégrer à la personne que je pensais devoir être. Et c'est là que les fissures ont commencé à apparaître.
Un masque pour le monde, la douleur à l'intérieur
Pendant une grande partie de ma vie d'adulte, j'ai lutté contre une douleur intérieure que je gardais cachée. En apparence, j'étais l'homme heureux et insouciant qui avait vécu à l'étranger, avec des histoires incroyables et l'apparence d'avoir tout compris. Mais en réalité, je traversais des périodes sombres de dépression qui pouvaient durer des mois, me laissant un sentiment de repli sur moi-même et de déconnexion avec ma famille, mes amis et le monde. Je ressentais le poids d'être la personne que les gens attendaient : forte, heureuse, toujours « active ». Cette pression pour sauver les apparences ne faisait qu'accentuer mon sentiment de déconnexion avec les autres et, surtout, avec moi-même.
Le mariage, durant cette période, ne m'a guère apporté de répit. J'ai essayé de le faire fonctionner, espérant qu'il m'apporterait la stabilité que je recherchais. À sa fin, je me suis d'abord sentie libre, prête à prendre un nouveau départ. Cette expérience m'a fait comprendre que la véritable stabilité ne pouvait venir que de circonstances extérieures : elle devait commencer de l'intérieur. Pendant un temps, j'ai eu l'impression de reprendre mon envol, mais j'ai fini par m'effondrer. Ce n'était pas le mariage ; c'était quelque chose de plus profond : une rupture qui ne pouvait être résolue par un simple changement de personnes ou de choses autour de moi.
Le tournant : une nouvelle communauté de frères
Mon histoire a pris un tournant décisif lorsque je suis tombée sur un atelier sur les quatre archétypes masculins – Roi, Guerrier, Magicien et Amant – organisé par un membre du ManKind Project (MKP). Mon nouveau partenaire m'a encouragée à y participer et, malgré mes hésitations, j'ai décidé de tenter ma chance. Au début, j'étais sceptique, doutant de pouvoir m'identifier à ces personnes.
Mais au cours de ces quatre semaines, quelque chose a changé. Peu à peu, mes barrières sont tombées. J'ai commencé à abandonner mes jugements et à m'ouvrir à l'expérience. À la fin de l'atelier, la plupart des hommes ont décidé de continuer à se réunir en cercle d'hommes réguliers, et j'en faisais partie. Avec le temps, ces hommes sont devenus plus que de simples connaissances ; ils sont devenus mes frères.
Le pouvoir de la connexion vulnérable
Ce cercle d'hommes est devenu pour moi un espace transformateur : un espace sacré, magique et profondément sécurisant où je pouvais m'afficher telle que j'étais, sans masque, sans la pression du « bien-être ». Que j'apporte de la joie, de la douleur, de la colère ou de la peur, tout était bienvenu. Dans cette vulnérabilité, j'ai trouvé une nouvelle forme de force.
L'une des plus grandes prises de conscience pour moi a été que la souffrance n'était pas forcément une expérience solitaire. Le pouvoir d'être vue, entendue et acceptée – sans jugement – m'a permis de sortir de l'obscurité qui m'avait souvent consumée. J'ai trouvé du réconfort dans l'honnêteté de mes propres difficultés, sachant que les hommes autour de moi me soutenaient.
De la survie à l'épanouissement
Aujourd'hui, j'attribue une grande partie de ma stabilité et de mon épanouissement à la fraternité que j'ai trouvée grâce au travail auprès des hommes. Je n'ai pas connu d'épisode dépressif majeur depuis mon arrivée au groupe. Plus important encore, je sais que si la noirceur revient, je ne serai plus seule. J'ai les outils, la communauté et le soutien nécessaires pour la surmonter.
Peu après le début de notre cercle, j'ai répondu à l'appel de notre responsable pour participer au week-end d'entraînement du Nouveau Guerrier du Projet ManKind. C'était incroyable : une exploration encore plus profonde de mes zones d'ombre, de ce que signifie être un homme pour moi, et je me suis senti accueilli à bras ouverts dans une fraternité bien plus vaste. Un autre groupe d'hommes m'a pleinement accepté et pour lequel je m'engageais à être présent. Depuis, j'ai également été membre du personnel à plusieurs reprises, où j'ai pu aider d'autres hommes à aller plus loin et à se dépasser. Ce week-end m'a poussé à m'examiner attentivement et m'a ouvert un nouveau niveau de connexion dont j'ignorais l'existence.
Le lien que j'ai trouvé ne résidait pas seulement dans nos rencontres hebdomadaires. C'était la prise de conscience que je n'avais pas à tout traverser seule. Le cercle d'hommes est devenu un pilier qui m'a aidée à être plus authentique dans tous les aspects de ma vie : en tant que partenaire, amie et leader. Mon parcours m'a menée de quelqu'un qui pensait que la force consistait à endurer en silence à quelqu'un qui voit le véritable courage comme celui de se laisser voir, même dans les moments de plus grande vulnérabilité.
Une invitation à la fraternité
Mon histoire n'est pas unique. C'est celle d'innombrables hommes qui se sentent isolés, accablés par les attentes et déconnectés de leur véritable identité. Ce que j'ai trouvé dans le Projet ManKind n'était pas une solution, mais une façon d'être : une façon de se connecter profondément, d'accepter sa vulnérabilité et de trouver la force dans la fraternité.
À tout homme qui porte seul ce fardeau, mon message est simple : vous n’êtes pas obligé de le faire seul. La communauté est une force, le fait d’être vu et entendu tel que vous êtes vraiment. Le travail des hommes ne consiste pas à vous réparer ; il s’agit de vous laisser une place pour qui vous êtes, dans toute votre complexité. Il s’agit de découvrir que la véritable force réside dans le lien, et non dans l’isolement.
Si vous êtes prêt à explorer, prêt à laisser tomber le masque et à intégrer une communauté qui vous accueillera et vous acceptera, pensez à rejoindre un groupe d'hommes. Cela pourrait bien être la bouée de sauvetage dont vous ignoriez avoir besoin.
Rédigé par Ryan O'Connor. Chelsea, QC. Octobre 2024.
A terminé son aventure d'entraînement de nouveau guerrier en juin 2023